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Van Gogh était-il un bipolaire ?

Dietrich Blumer a rejoint le débat
samedi 13 juillet 2002.
 
Le peintre impressionniste Vincent Van Gogh s’est suicidé en 1890 après avoir atterri dans un asile français après et avoir eu plusieurs années des troubles croissants du comportement.
Van Gogh était-il un bipolaire ?

Les hypothèses sur la pathologie mentale du peintre sont diverses. Le psychiatre Dietrich Blumer propose celle d’un trouble bipolaire sur fond de crises épileptiques dues à une consommation d’absinthe.

Le peintre impressionniste Vincent Van Gogh s’est suicidé en 1890 après avoir atterri dans un asile français après et avoir eu plusieurs années des troubles croissants du comportement, qui l’avaient conduit, par exemple, à se couper l’oreille. Les médecins spéculent toujours sur son cas.

Dr Dietrich BlumerCe printemps, le Dr Dietrich Blumer, de l’université du Tenessee, professeur de psychiatrie au Health Science Center, a rejoint le débat. L’American Journal of Psychiatry s’est fait récemment l’écho du diagnostic historique porté par D. Blumer au sujet de la maladie mentale du peintre néerlandais, qui devait donc le conduire au suicide à l’âge de 37 ans. Certains auteurs avaient situé les comportements de Van Gogh sous des registres aussi différents que la schizophrénie, la siphylis, ou encore la maladie de Ménière. D. Blumer suppose qu’il s’agit plutôt d’un désordre bipolaire, associée à une addiction à l’absinthe. Selon lui, la dernière dépression avait été induites par des modifications dans les relations avec son frère Theo, son plus vif partisan. Moins de deux ans avant le suicide de Vincent, Théo s’était marié, était devenu père d’un enfant et s’était trouvé lui-même en proie à une pathologie qui devait avoir raison de lui, six mois après le suicide de Vincent. D. Blumer explique que Theo " était la seule personne dans sa vie qui avait en dans les réalisations de Vincent une foi inentamée et avait été, en fait, le repère principal dans toute sa vie d’artiste ... Avec le retrait du soutien de Théo, son malaise est devenu moins supportable ". Van Gogh avait sombré dans la dépression trois fois après des déceptions précoces. Mais la dépression n’était pas le seul problème de Van Gogh.

D. Blumer pense que c’est la raison pour laquelle son cas a véritablement fasciné les médecins. " Ses symptômes étaient si dramatiques et si bien connus. Ils restent encore un mystère ". Plus de cent-cinquante médecins ont spéculé sur le comportement de Van Gogh et ont soumis plus de trente diagnostics. Van Gogh Autoportrait - PsythèreDepuis que la théorie de D. Blumer a été publiée, il y en a eu deux de plus... L’un provenant de Baltimore, d’un médecin supposant que la famille entière de Van Gogh souffrait de porphyrie intermittente, désordre génétique qui aurait les aurait conduit à ne jamais supporter le soleil. L’autre émis par un médecin allemand qui a privilégie l’hypothèse d’une psychose particulière. " Il y a vraiment quelques théories bizarres " s’est exclamé D. Blumer. L’épilepsie avait été diagnostiquée déjà du vivant du peintre. Pour lui, les crises de l’artiste étaient favorisées par l’usage de l’absinthe, dont les effets toxiques ont été tardivement reconnus. Il a établi son diagnostic à partir de la correspondance de l’artiste et de ses écrits mais aussi à partir de l’examen de son histoire médicale écrite par le neurologue français Henri Gastaut. L’intérêt de D. Blumer pour l’artiste émane des années 1950 où, étudiant en médecine, il commença à s’intéresser aussi à l’épilepsie. " Van Gogh est différent des autres impressionnistes. L’énorme attrait de son oeuvre réside dans l’intensité de ses tableaux ". Le trouble bipolaire ou maladie maniacodépressive, affecte souvent les artistes, mais les changements rapides de l’humeur que Van Gogh a éprouvé étaient plus caractéristiques de l’épilepsie. Selon D. Blumer, l’épilepsie aura probablement accentué les émotions et la spiritualité de Van Gogh ; " Quand j’étais à l’université, l’épilepsie relevait encore de la psychiatrie. " a-t-il ajouté. Gustave Flaubert, du 19e siècle français, comme Fedor Dostoïevski sont d’autres figures historiques connues pour avoir souffert de ces crises d’épilepsie.

D. Blumer espère que l’éclairage qu’il apporte sur la pathologie de Van Gogh stimulera l’intérêt des psychiatres vis à vis des problèmes émotionnels et psychologiques affectant les patients atteints d’épilepsie chronique. Selon lui, la moitié ont des problèmes émotionnels qui restent encore non traités. Les crises de Van Gogh, avec ses comportements les plus dramatiques, étaient dues à l’absinthe. Cet alcool est maintenant interdit dans la plupart des pays. " Une fois qu’il arrêta de boire, ses crises disparurent ". Notons qu’actuellement les patients épileptiques ont un risque de suicide accru une fois que les crises s’arrêtent.

D’après Mary Powers 13 07 02
Source gomemphis.com



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