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REVUE DE PSYCHIATRIE

PREAMBULE PRINCIPES

Préambule Principes

Préambule

             Résister au syndrome d'influence

A l'heure où la psychiatrie s'engage dans une aventure de dessaisissement de son être, où elle prétend avoir définitivement organisé ses propres funérailles, en reprenant à son compte et sans distance les tropes du discours de la science, sous les auspices d'une médicalisation à outrance, nous créons ce site pour participer à ce qui pourrait être pompeusement dénommé œuvre de salut public. La psychiatrie est en danger. Ses officiels sont désormais pour la plupart à la remorque d'une actuel qui ne laisse place qu'à ce qui la définit de manière externe, à des influences d'ordre quasi-xénopathiques, qu'à ce qui les contraint à abandonner l'héritage, celui d'une Histoire polymorphe, conflictuelle, riche de courants théoriques, d'engouements politiques, de discours somme toute, où l'Idée avait encore quelque place. On privilégie des intérêts branchés sur un marketing généralisé, intérêts bien secondaires en regard de l'enjeu, des responsabilités, et du temps…

Désormais nous assistons à sa cotation en bourse, ou à sa mise aux enchères dans le droit fil de sa mise en boite. Certains espèrent d'emblée une OPA : viendra-t-elle de la neurologie qui depuis une ou deux décades renaît de ses cendres ? Viendra-t-elle de la génétique ? Des sciences cognitives ? Ou encore d'un béhaviorisme newlook agressif et suradapté au rythme trépidant imprimé par un néolibéralisme planétaire ?

Après avoir parfois sombré dans une logolâtrie qui n'a pas peu contribué à la discréditer, la voilà alpaguée, mise en demeure d'exister sur le mode du négatif, du privatif par des puissances et des intérêts " exogènes ". L'a-psychiatrie serait cette nouvelle discipline, qui applaudit, en la figure de ses petits maîtres institués, à sa propre dissolution, cela est d'autant plus aisé qu'elle ressemble à une baudruche dont l'intériorité semble avoir implosée. Dépsychologisation à outrance, participation à la promotion idéologique de cette nouvelle mouture contemporaine du sujet désubstantialisé, jeté-en-dehors-de-son-histoire et qui n'habite plus que le seul présent, de la quantification, de la raison calculante et comptable, et de son recyclage éventuel dans le Moloch entrepreneurial : sujet en passe de virer au simple zombi cognitif. Tel semble se profiler le destin posthistorique dans lequel l'a-psychiatrie enfin désenchantée croit trouver un principe d'identité, sinon de raison (in)suffisante. Jean Baudrillard nous avait prévenu il y a plus de deux décades : à l'âge des masses silencieuses, c'est l'entropie du sens et celle du social dans son ensemble qui donnent le la, la d'une fragmentation accélérée où tout échange symbolique devient inopérant. Il n'est plus question que d'information et de communication blanche. Voire dans notre champ, la profusion des protocoles cliniques, des échelles d'évaluation, des entretiens dits structurés, prompts à exclure tout sens possible, donc toute déviation, au sein d'une démarche techniciste qui est péremptoirement et performativement auto-validante. Zombi cognitif moléculaire et protoplasmique…

Principes

Cet espace voudrait être conçu à la mesure du nouveau média démocratique que représente le Web. Espace sans frontières mais polarisé, organisé autour d'axes qui donneront à Psythère son originalité. L'épreuve du temps dira si le projet en concoction aura eu ou non quelque teneur.

Invitation au voyage, traversée de champs contigus ou plus éloignés de l'espace psy : philosophie, anthropologie, sociologie, psychanalyse, psychiatrie, littérature… et en tentant de sortir des ornières du made in France.

Psythère accueillera des écrits pluriels quant à leur contenu, mais avec toujours en ligne de mire la chose psy.

Les textes seront soumis au comité de rédaction de Psythère avant toute parution on line.

Frank Bellaïche  12/00 

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